La Diège
Connaissez-vous la signification de « Diège » ?
Il s’agit de l’altération des mots latins « Dei Genitrix » qui signifient « mère de Dieu ».
La représentation de la Vierge à l’enfant présente à Jouy-en-Josas se compose de quelques particularités historiques mais aussi artistiques (les plus observateurs ont deviné de quoi il s’agit…).
Ses particularités historiques
Joyau de l’église Saint-Martin de Jouy-en-Josas, « La Diège » est une statue en bois polychrome du 12ème siècle.
Cette Vierge à l’enfant était honorée au Moyen-Âge dans la chapelle Notre Dame de Villetain, située sur le plateau de Saclay.
À la fin du 18ème siècle, la chapelle tombant en ruines, la statue est déposée à l’église de Jouy-en-Josas.
Puis, cachée dans une ferme pendant la révolution, dans une sorte de niche formée par une fenêtre murée en dedans et en dehors, elle est oubliée. Elle est retrouvée par hasard un demi-siècle plus tard lors de travaux.
Elle réintègre alors l’église, installée entourée d’une grille, devant un mur recouvert d’une mosaïque qui condamnait la porte menant à l’ancienne cure.
La statue est maintenant dans la chapelle dédiée à la Vierge et protégée dans une cage en verre. De nos jours, la Diège fait toujours l’objet d’une grande dévotion.
La Diège a été classée Monument Historique par arrêté du 11 avril 1902.
Ses particularités artistiques
Cette vierge, en majesté, est dans l’iconographie chrétienne une représentation artistique de la Vierge Marie, figure trônant dans le monde terrestre.
Ce groupe est composé de quatre personnages.
La mère est assise ; l’enfant Jésus, qui n’est pas un bébé, est représenté debout. Les pieds de l’enfant sont portés par les mains de deux anges agenouillés sur les pieds de la Vierge, qui s’efface devant son fils déjà grand qu’elle met en avant. Elle ne le touche pas directement, sans doute pour marquer le respect qu’elle a pour l’enfant-Dieu. L’enfant porte dans sa main gauche le globe symbole de son pouvoir sur la terre qu’il bénit de sa main droite, le pouce, l’index et le majeur levés selon le geste de la bénédiction latine.
Sa forme rigide, les plis raides et serrés des robes et des voiles qui la couvrent, les mains et les pieds de la mère et de l’enfant plus grands que nature sont des caractéristiques des statues romanes.
Se pose la question de savoir si cette statue était polychromique à l’origine.
Elle a été confiée au 19ème siècle à Viollet-le-Duc qui la fit refaire selon son goût, d’une manière très outrancière qui ne plût pas.
Dans les années 1960, elle est passée aux mains de restaurateurs qui se sont aperçus qu’aucune coloration n’était antérieure au 19ème siècle. La polychromie de Viollet-le-Duc fut adoucie et on enleva les étoiles qu’il avait peintes sur le manteau.
Textes écrits grâce au Groupe de Recherches Historiques de Jouy-en-Josas
Cette Vierge romane a été exposée au Petit Palais en 1974. Plus récemment elle a été exposée au Musée Cluny, à Paris, du 10 octobre 2018 au 21 janvier 2019 à l’exposition « Naissance de la sculpture gothique. Saint-Denis, Paris, Chartres 1135 – 1150 ».
Informations pratiques
Pour l’admirer, rendez-vous à l’église Saint-Martin – 11 rue Pierre Bonnard à Jouy-en-Josas.
Ouverte toute l’année, de 9h à 18h (sauf lors des cérémonies religieuses), fermée le lundi.
Entrée libre.
Pour contacter la paroisse : 01 39 56 42 64 ou sur son site internet.